Le 24/05/2021

Interview de M. Mme Magnier Arnaud et Cécile.

Vous êtes en couple avec 2 enfants, vous avez acheté le fonds de commerce de l'Hôtel-Restaurant La Bastide de Sanilhac, 22 chambres 3 * en Ardèche, le 01/07/2019 par l'intermédiaire de l'agence GRAVITAO, et pourtant vous recherchiez à l'origine un camping... Nous vous remercions de bien vouloir prendre le temps de partager votre expérience pour éclairer d'autres personnes sur ce chemin de "changement de vie".

Quelle a été votre démarche de reconversion professionnelle ? Sur combien de temps ?

Dans les aspects concrets, notre démarche de reconversion s'est déroulée sur 6 mois environ. Nous pensions d'abord à acquérir un camping . Nous avons consulté plusieurs agences dont GRAVITAO.

Il y a beaucoup d'affaires sur le marché, il était difficile de faire une sélection, et vous avez compris notre demande en nous adressant plusieurs fiches de campings à vendre, spécifiquement en accord avec ce que nous voulions. Ce travail préparatoire, à distance, a été très important.

Nos premiers critères de filtres étaient basés sur le Chiffre d'Affaires, la rentabilité, et la cohérence avec notre apport personnel. Ensuite à l'intérieur de cette sélection, nous avons bien sûr pris en compte nos sensibilités par rapport à la région et nos goûts personnels.


Avez-vous visité beaucoup de campings ?

Cette importante sélection en amont nous a permis de limiter les déplacements et nous avons visité 3 campings. Nous nous sommes positionnés sur une affaire dans le Lubéron, mais le propriétaire s'est finalement rétracté pour des motifs personnels.

Nous avons pris un peu de recul à ce moment-là, en réexaminant les différents éléments en présence.


Quels sont les éléments déterminants qui vous ont amenés à réorienter votre recherche vers l'achat d'un hôtel ?

Nous avons d'abord considéré qu'avec notre apport inférieur à 300 k€ nous aurions davantage intérêt à nous orienter sur un achat de fonds de commerce seul, plus abordable financièrement.

Mais nous avons constaté qu'en matière de vente de campings il y a davantage d'affaires à vendre en "Murs et Fonds" et qui se trouvaient, de fait, hors budget.

Dans l'offre de vente d'hôtels il semblait y avoir plus de possibilités, en tous cas il y avait plusieurs fonds de commerces qui répondaient à nos critères financiers. De plus nous avons  remarqué que le logement de fonction en structure bâtie, était plus souvent présent en hôtellerie qu'en camping.

C'est de cette manière que notre orientation s'est modifiée.


Si vous deviez aujourd'hui refaire ce choix, le confirmeriez-vous ou quelles sont les modifications que vous y apporteriez ?

Oui, complètement, je referais exactement les mêmes analyses et les mêmes choix. Il me semble que j'ajouterais une attention encore plus précise aux aspects techniques de l'outil de travail. Mais c'est très difficile, et on ne découvre les particularités de détail qu'en étant déjà en place.

Avec mon expérience d'aujourd'hui, mon regard serait plus aiguisé sur une prochaine acquisition. (M. Magnier)


La Bastide de Sanilhac est un Hôtel-Restaurant ; vous n'aviez cependant pas d'expérience en restauration. Vous êtes issu du milieu de la banque et de l'assurance. Est-ce que cela a constitué une difficulté pour vous d'appréhender ce pôle "restauration" ?

Etait-ce une difficulté pour convaincre les partenaires banquiers ?

Quelle a été votre argumentation ?

Le côté restauration est très positif en ce sens qu'il génère une activité intéressante qui vient réveiller une certaine routine que présenterait, à notre avis, la partie purement "hôtel".

Ce qui est difficile, c'est de trouver du personnel qualifié. Le soin à apporter au recrutement est essentiel. Nous avons un peu tâtonné sur ce sujet. Nous recrutons des postes saisonniers sur 6 mois, car l'hôtel est fermé en saison hivernale.

Nous avons fait en sorte d'être assez polyvalents en prenant en main chaque poste du métier ; de cette manière, il est plus aisé de diriger notre équipe et aussi de pallier une absence ou un surcroît d'activité ponctuel sur un poste.

Nous avons apprécié le filtrage des candidatures proposées par Pôle Emploi. Et aujourd'hui nous avons une bonne équipe en place.

Nous avons pris la précaution de prendre 2 cuisiniers, un chef et un second, de cette manière en cas de défaillance de l'un, il est possible de s'appuyer sur l'autre.

Précisons que nous avons gardé toute initiative sur l'élaboration des menus, le cuisinier est consulté sur les mises en œuvre, mais c'est nous qui construisons la carte. Nous gérons les achats, les fournisseurs, les prix, les marges.

- "Les cuisiniers cuisinent et moi, je supervise" ! (M. Magnier)

Notre absence de compétence en restauration n'a pas été un obstacle pour les banques car notre axe de progression était construit en deux temps. D'abord nous calquer sur le fonctionnement des précédents exploitants, et ensuite mettre en place des évolutions en fonction de nos constats.

De plus, la part du Chiffre d'affaires "restauration" est relativement modeste, elle n'a une incidence que de 20 % sur les recettes globales, car le restaurant n'est ouvert que le soir.

 

Vous avez maintenant une expérience de presque deux ans à la tête de cet établissement, que diriez-vous de votre démarrage d'activité ?

Quelles ont été les bonnes surprises ? Quels ont été les sujets plus compliqués ?

Comment vous situez-vous par rapport à votre prévisionnel ?

Nous sommes très satisfaits des résultats de ce début d'activité. Nous avons atteint et même dépassé nos prévisions, nous avons d'ailleurs pu réinvestir environ 100 k€  dans des aménagements. Et ceci malgré le contexte sanitaire du Covid 19 en 2020.

Tout est très positif par rapport à l'activité.

Le secteur est très touristique, la bastide est très belle, c'est un plaisir.

Le seul bémol serait au niveau familial car notre implantation géographique est un peu éloignée des pôles d'intérêts pour nos enfants adolescents, surtout hors saison.

 

Vous exploitez un fonds de commerce avec un bail commercial. Vous avez fait des réaménagements des locaux d'exploitation, notamment au niveau du logement de fonction,  quelle a été la relation avec le propriétaire des lieux à ce sujet ?

Nous avons une très bonne relation avec les propriétaires du foncier. Ils ont compris nos orientations et nos besoins. Nous avons réaménagé des locaux de stockage pour en faire un bel appartement de fonction, et à l'inverse nous avons transformé les précédents locaux privés en deux chambres familiales que nous commercialisons maintenant.

Chaque transformation a été expliquée aux propriétaires en amont de toute chose, et nous avons systématiquement recueilli des accords écrits pour faire les travaux, comme le prévoit le bail.

Nous sommes maintenant en sensation confortable dans notre lieu de travail, et dans notre sphère privée.

 

Vous avez démarré votre activité et avez été rapidement confronté à la situation sanitaire complexe que nous connaissons. Comment avez-vous géré cet imprévu ? Quelles adaptations avez-vous adoptées ?

Nous nous sommes adaptés à cette situation inédite, en nous appuyant sur les recommandations des structures professionnelles comme l'UMIH (Union des métiers et des industries de l'hôtellerie), aussi la presse spécialisée. Nous avons mis en place la signalétique et les protocoles. Il y a eu des contraintes, et nous avons composé avec elles.

Par exemple nous avons réorganisé le service restauration du soir en deux services, l'un à 19 h et l'autre à 20 h de manière à réduire le nombres des convives présents en même temps dans la salle. Et nous nous sommes aperçus que cette manière de procéder était plus facile à gérer.

Les contraintes sanitaires nous ont finalement permis de trouver des solutions intéressantes du point de vue de l'organisation, que nous garderons peut-être plus tard.

 

Quelle est votre perception pour cette prochaine saison 2021 ?

Nous sommes optimistes pour la saison 2021, déjà parce que nous pouvons démarrer la saison un mois plus tôt que la saison dernière, et aussi parce que nous voyons notre planning de réservation dans des pourcentages très rassurants de l'ordre de 70 % en Juillet Août alors que nous ne sommes qu'en Mai.

Je ne vous cache pas que nous aimerions "faire une saison normale", car la première année nous avons pris l'hôtel en main le  1er Juillet avec toutes les mises en places que cela sous-entend, la deuxième année c'était la surprise des contraintes sanitaires et cette année elles y sont encore. Il y a une certaine lassitude, nous aspirons à une situation normale en effet...


Avez-vous un message à transmettre à tous ceux qui, comme vous l'avez été, sont dans la phase de recherches ?

- Venez acheter la Bastide ! (Rires)

A tous ceux qui sont dans cette phase de recherches ou de préparation, nous dirions :

- se poser trop de questions conduit à ne rien entreprendre...

- Osez en gardant les yeux ouverts !

C'est un métier passionnant j'adore ! A refaire, je referais ! (M. Magnier)

 

Autre chose ? D'autres projets ?

Oui dans quelques années nous aimerions repartir sur une autre affaire, histoire de retrouver quelque chose d'intéressant à développer.

C'est un métier très diversifié ou il faut être polyvalent, mais on apprend très vite, il n'y a pas besoin de compétence particulière, il faut avoir de la logique et du bon sens !

Bienvenue à la Bastide de Sanilhac !

 

Tous nos remerciements à cette charmante famille qui sait à la fois conjuguer optimisme et réalisme, qualités de tout bon entrepreneur... C'était un réel plaisir de vous accompagner sur cette acquisition et il en est un deuxième tout aussi authentique de vous y voir épanouis !

Belle continuation à vous !

 


Le réseau immobilier GRAVITAO®, spécialisé dans l’achat et la vente de campings et d’hôtels à l’international, partage son expérience avec vous.
GRAVITAO®, une marque du Groupe NOW-W.